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vendredi 1 novembre 2013

La place - Annie Ernaux

« J’ai passé les épreuves pratiques du Capes dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. »

« Une femme corrigeait des copies avec hauteur, sans hésiter. Il suffisait de franchir correctement l’heure suivante pour être autorisée à faire comme elle toute ma vie. »

« Le soir-même, j’ai écrit à mes parents que j’étais professeur ‘titulaire’. »

« La tête retombait en avant, sur la poitrine nue couverte de marbrures. »

« La coupure de journal donnait les résultats, par ordre de mérite, du concours d’entrée des bachelières à l’école normale d’institutrices. Le deuxième nom, c’était moi. »

« Plus tard, au cours de l’été, en attendant mon premier poste, ‘il faudra que j’explique tout cela’. Je voulais dire, écrire au sujet de mon père, sa vie, et cette distance venue à l’adolescence entre lui et moi. Une distance de classe, mais particulière, qui n’a pas de nom. Comme de l’amour séparé. »

« Ce qui le rendait violent, surtout, c’était de voir chez lui quelqu’un de la famille plongé dans un livre ou un journal. Il n’avait pas eu le temps d’apprendre à lire et à écrire. Compter, il savait. »

« Elle a toujours eu honte de l’amour. »

« Il y a l’odeur de linge frais d’un matin d’octobre »

« Devant les personnes qu’il jugeait importantes, il avait une raideur timide, ne posant jamais aucune question. Bref, se comportant avec intelligence. »

« Faire paysan signifie qu’on n’est pas évolué, toujours en retard sur ce qui se fait, en vêtements, langage, allure. »

« les aboiements clairs des chiens en novembre »

« Je lisais la ‘vraie’ littérature, et je recopiais des phrases, des vers, qui, je croyais, exprimaient mon ‘âme’, l’indicible de ma vie »

« Il s’énervait de me voir à longueur de journée dans les livres, mettant sur leur compte mon visage fermé et ma mauvaise humeur. La lumière sous la porte de ma chambre le soir lui faisait dire que je m’usais la santé. Les études, une souffrance obligée pour obtenir une bonne situation et ne pas prendre un ouvrier. Mais que j’aime me casser la tête lui paraissait suspect. Une absence de vie à la fleur de l’âge. Il avait parfois l’air de penser que j’étais malheureuse. Devant la famille, les clients, de la gêne, presque de la honte que je ne gagne pas ma vie à dix-sept ans, autour de nous toutes les filles de cet âge allaient au bureau, à l’usine ou servaient derrière le comptoir de leurs parents. »

« Travailler, c’était seulement travailler de ses mains. »

« Une autre fois, sa stupéfaction a été sans bornes, de me voir parler anglais avec un auto-stoppeur qu’un client avait pris dans un camion. Que j’ai appris une langue étrangère en classe, sans aller dans le pays, le laissait incrédule. »

« L’Etat m’offrait d’emblée ma place dans le monde. Mon départ de l’école en cours d’année l’a désorienté. »

« Ni inquiétude, ni jubilation, il a pris son parti de me voir mener cette vie bizarre, irréelle : avoir vingt ans et plus, toujours sur les bancs de l’école. »

« Mais n’osant pas non plus avouer que j’étais boursière, on aurait trouvé qu’ils avaient bien de la chance que l’Etat me paie à ne rien faire de mes dix doigts. »

« être capable de citer des titres aussi facilement que des marques de biscuits. »

« Peut-être sa plus grande fierté, ou même, la justification de son existence : que j’appartienne au monde qui l’avait dédaigné. »

La place – Annie Ernaux

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