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dimanche 17 novembre 2013

Bérénice - Jean Racine

« Je me suis tu cinq ans, et jusques à ce jour
D’un voile d’amitié j’ai couvert mon amour. »

« Adieu : je vais, le cœur trop plein de votre image,
Attendre, en vous aimant, la mort pour mon partage. »

« Madame ; le seul bruit d’une mort que j’implore
Vous fera souvenir que je vivais encore.
Adieu. »

« Que dit-on des soupirs que je pousse pour elle ?
Quel succès attend-on d’un amour si fidèle ? »

« J’ai voulu que des cœurs vous fussiez l’interprète,
Qu’au travers des flatteurs votre sincérité
Fît toujours jusqu’à moi passer la vérité. »

« Elle a même, dit-on, le cœur d’une Romaine ;
Elle a mille vertus. Mais, Seigneur, elle est reine.
Rome, par une loi qui ne se peut changer,
N’admet avec son sang aucun sang étranger,
Et ne reconnaît point les fruits illégitimes
Qui naissent d’un hymen contraire à ses maximes. »

« Jules, qui le premier la soumit à ses armes,
Qui fît taire les lois dans le bruit des alarmes,
Brûla pour Cléopâtre, et, sans se déclarer,
Seule dans l’Orient la laissa soupirer.
Antoine, qui l’aime jusqu’à l’idolâtrie,
Oublia dans son sein sa gloire et sa patrie,
Sans oser toutefois se nommer son époux.
Rome l’alla chercher jusques à ses genoux. »

« Bérénice a longtemps balancé la victoire ;
Et si je penche enfin du côté de ma gloire,
Crois qu’il m’en a coûté, pour vaincre tant d’amour,
Des combats dans mon cœur saignera plus d’un jour. »

« Mais sans me soupçonner, sensible à mes alarmes,
Elle m’offre sa main pour essuyer mes larmes,
Et ne pévoit rien moins dans cette obscurité
Que la fin d’un amour qu’elle a trop mérité. »

« Si Titus est jaloux, Titus est amoureux. »

« Vous-même, à mes regards qui vouliez vous soustraire,
Prince, plus que jamais vous m’êtes nécessaire. »

« Pour fruit de tant d’amour, j’aurai le triste emploi
De recueillir des pleurs qui ne sont pas pour moi. »

« Mais moi, toujours tremblant, moi, vous le savez bien,
A qui votre repos est plus cher que le mien,
Pour ne le point troubler, j’aime mieux vous déplaire,
Et crains votre douleur plus que votre colère. »

« Des froideurs de Titus je serai responsable ?
Je me verrai puni parce qu’il est coupable ? »

« La force m’abandonne, et le repos me tue. »

« Et j’ai peint à ses yeux le trouble de votre âme.
J’ai vu des pleurs qu’il voulait retenir. »

« Où la haine des rois, avec le lait sucée,
Par crainte ou par amour ne peut être effacée ? »

« Que cette même bouche, après mille serments
D’un amour qui devait unir tous nos moments,
Cette bouche, à mes yeux s’avouant infidèle,
M’ordonnât elle-même une absence éternelle. »

« Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jours recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Tituts puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ! »

« Ah, Rome ! Ah, Bérénice ! Ah, prince malheureux !
Pourquoi suis-je empereur ? Pourquoi suis-je amoureux ? »

« Vous voilà de mes jours responsable. »

« Puisse le ciel verser sur toutes vos années
Mille prospérités l’une à l’autre enchaînées ! »

« Je l’aime, je le fuis ; Titus m’aime, il me quitte.
Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos fers.
Adieu : servons tous trois d’exemple à l’univers
De l’amour la plus tendre et la plus malheureuse
Dont il puisse garder l’histoire douloureuse. »

"Vous êtes empereur, seigneur,et vous pleurez."

Bérénice – Jean Racine

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