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samedi 24 août 2013

Si c'est un homme - Primo Levi

« Beaucoup d’entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que ‘l’étranger, c’est l’ennemi’. »

" J'avais été fait prisonnier par la Milice fasciste le 13 décembre 1943. J'avais vingt-quatre ans, peu de jugement, aucune expérience et une propension marquée, encouragée par le régime de ségrégation que m'avaient imposé quatre ans de lois raciales, à vivre dans un monde quasiment irréel, peuplé d'honnêtes figures cartésiennes, d'amitiés masculines sincères et d'amitiés féminines inconsistantes. Je cultivais à part moi un sentiment de révolte abstrait et modéré. "

« le premier devoir de l’homme est de savoir utiliser les moyens appropriés pour arriver au but qu’il s’est prescrit, et tant pis pour lui s’il se trompe »

« Pour tout juif manquant à l’appel, on en fusillait dix. »

« comment pouvait-on frapper un homme sans colère ? »

« Des quarante-cinq occupants de mon wagon, quatre seulement ont revu leur foyer, et ce fut de beaucoup le wagon le mieux loti. »

« Nous nous dîmes adieu, et ce fut bref : chacun prit congé de la vie en prenant congé de l’autre. Nous n’avions plus peur. »

« Les mots de l’Allemand, les mots odieux lui tordent la bouche quand il les prononce, comme s’il recrachait une nourriture dégoûtante. »

« Il a compris ; il se lève, s’approche de moi et, timidement, me serre dans ses bras. »

« Et puis c’était si fatiguant de faire ces quelques pas, et puis se retrouver, c’était se rappeler et penser, et ce n’était pas sage. »

« Le mélange des langues est un élément fondamental du mode de vie d’ici ; on évolue dans une sorte de Babel permanente où tout le monde hurle des ordres et des menaces dans des langues parfaitement inconnues, et tant pis pour ceux qui ne saisissent pas au vol. »

« Nous savons d’où nous venons : les souvenirs du monde extérieur peuplent notre sommeil et notre veille, nous nous apercevons avec stupeur que nous n’avons rien oublié, que chaque souvenir évoqué surgit devant nous avec une douloureuse netteté. »

« Personne ne sortira d’ici, qui pourrait porter au monde, avec le signe imprimé dans sa chair, la sinistre nouvelle de ce que l’homme, à Auschwitz, a pu faire d’un autre homme. »

« Ils rêvent qu’ils mangent : cela aussi c’est un rêve collectif. C’est un rêve impitoyable, celui qui a créé le mythe de Tantale devait en savoir quelque chose. Non seulement on voit les aliments, mais on les sent dans sa main, distincts et concrets, on es perçoit l’odeur riche et violente ; quelqu’un nous les approche de la bouche, mais une circonstance quelconque, à chaque fois différente, vient interrompre le geste. »

« Je me mords profondément les lèvres : nous savons tous, ici, qu’une petite douleur provoquée volontairement réussit à stimuler nos dernières réserves d’énergie. Les Kapos aussi le savent : il y a ceux qui nous frappent par pure bestialité, mais il en est d’autres qui, lorsque nous sommes chargés, le font avec une nuance de sollicitude, accompagnant leurs coups d’exhortations et d’encouragements, comme font les charretiers avec leurs braves petits chevaux. »

« les pommes d’Adam montent et descendent, pitoyablement visibles sous la peau distendue. »

« Ces quelques rescapés de la colonie juive de Salonique, au double langage, grec et espagnol, et aux activités multiples, sont les dépositaires d’une sagesse concrète, positive et consciente où confluent les traditions de toutes les civilisations méditerranéennes. »

« Enfermez des milliers d’individus entre des barbelés, sans distinction d’âge, de condition sociale, d’origine, de langue, de culture et de mœurs, et soumettez-les à un mode de vie uniforme, contrôlable, identique pour tous et inférieur à tous les besoins : vous aurez là ce qu’il peut y avoir de plus rigoureux comme champ d’expérimentation, pour déterminer ce qu’il y a d’inné et ce qu’il y a d’acquis dans le comportement de l’homme confronté à la lutte pour la vie. »

« il existe chez les hommes deux catégories particulièrement bien distinctes, que j’appellerai métaphoriquement les élus et les damnés. »

« on s’accorde en effet à reconnaître qu’un pays est d’autant plus évolué que les lois qui empêchent le misérable d’être trop misérable et le puissant trop puissant y sont plus sages et plus efficaces. »

« ‘Muselmann’ : c’est ainsi que les anciens du camp surnommaient, j’ignore pourquoi, les faibles, les inadaptés, ceux qui étaient voués à la sélection. »

« cette ivresse lucide, cette chaleur qui court dans mes veines, comme je la reconnais ! C’est la fièvre des examens, ma fièvre, celle de mes examens, cette mobilisation spontanée de toutes les facultés logiques et de toutes les notions qui faisait tant envie à mes camarades. »

« ‘Quand on change, c’est toujours en pire’, disait un proverbe du camp. »

« Mais Lorenzo était un homme : son humanité était pure et intacte, il n’appartenait pas à ce monde de négation. C’est à Lorenzo que je dois de n’avoir pas oublié que moi aussi j’étais un homme. »

« L’atmosphère est tendue, on sent que la fin est proche. Les Polonais ne travaillent plus, les Français marchent de nouveau la tête haute. Les Anglais nous font le clin d’œil et nous saluent en cachette avec le ‘V’ de la victoire, médius et index écartés ; et pas toujours en cachette. »

« Détruire un homme est difficile, presque autant que le créer : cela n’a été ni aisé ni rapide, mais vous y êtes arrivés, Allemands. Nous voici dociles devant vous, vous n’avez plus rien à craindre de nous »

Si c’est un homme – Primo Levi

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