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dimanche 18 août 2013

Antéchrista - Amélie Nothomb


« C’était ça l’université : croire que l’on allait s’ouvrir sur l’univers et ne rencontrer personne. »

« Je rêvais d’être intégrée, ne fût-ce que pour m’offrir le luxe de me désintégrer ensuite. »

« Je ne savais pas si j’étais son amie. A quel critère forcément mystérieux reconnaît-on que l’on est l’amie de quelqu’un ? »

« Elle passa un temps fou à prendre congé de ses nombreuses relations. »

« J’avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens matériels ni confort spirituel. Je n’avais pas d’ami, pas d’amour, je n’avais rien vécu. Je n ‘avais pas d’idée, je n’étais pas sûre d’avoir une âme. Mon corps, c’était tout ce que j’avais. »

« Quand on parle de quelqu’un à la troisième personne, c’est qu’il n’est pas là. En effet, je n’étais pas là. »

« Malgré mon désir, je n’avais jamais vécu les amitiés grandioses des fillettes de dix ans ; au lycée, je n’avais jamais retenu l’attention passionnée d’un professeur. Je n’avais jamais vu s’allumer pour moi, dans l’œil d’autrui, la flamme qui seule console de vivre. »

« Et je me rappelai le psaume : ‘Bénis soient ceux qui inspirent l’amour.’ »

« Jusqu’à ma rencontre avec Christa, l’un des bonheurs de ma vie d’adolescente avait consisté à lire : je me couchais sur mon lit avec un livre et je devenais le texte. Si le roman était de qualité, il me transformait en lui. S’il était médiocre, je n’en passais pas moins des heures merveilleuses, à me délecter de ce qui ne me plaisait pas en lui, à sourire des occasions manquées.
La lecture n’est pas un plaisir de substitution. Vue de l’extérieur, mon existence était squelettique ; vue de l’intérieur, elle inspirait ce qu’inspirent les appartements dont l’unique mobilier est une bibliothèque somptueusement remplie : la jalousie admirative pour qui ne s’embarrasse pas du superflu et regorge du nécessaire.
Personne ne me connaissait de l’intérieur : personne ne savais que je n’étais pas à plaindre, sauf moi – et cela me suffisait. Je profitai de mon invisibilité pour lire des jours entiers sans que personne s’en aperçût. 
Il n’y avait guère que mes parents pour remarquer ce comportement. Je subissais leurs sarcasmes : ma biologiste de mère s’offusquait que je laisse mon physique en friche ; mon père l’appuyait à grand renfort de citations latines ou grecques, mens sana in corpore sano, etc., me parlait de Sparte et s’imaginait sans doute qu’il existait des gymnases où j’eusse pu aller m’entraîner au discobole. Il eût même préféré avoir pour rejeton un Alcibiade plutôt que cette fille éprise de littérature, rêveuse et solitaire.
Je n’essayais même pas de me défendre. A quoi bon tenter de leur expliquer que j’étais invisible ? »

« j’attendais mon heure, je tissais mes pétales avec du Stendhal et du Radiguet, qui ne me paraissaient pas les pires ingrédients de cette terre. »

« ce n’était pas une idiote, elle ne pouvait trouver divertissant de me narrer l’eau de vaisselle qui lui tenait lieu de récit. J’en étais arrivée à la conclusion que Christa souffrait d’une jalousie pathologique : quand elle me voyait heureuse avec un livre, il fallait qu’elle détruise ce bonheur, faute de pouvoir se l’approprier. »

« Et moi, j’étais le déplorable enfant sage, celui qui n’a pas eu l’habileté de signaler, par ses turbulences, par ses fugues, par ses impertinences, par ses insultes, qu’il méritait hautement l’amour de son père et de sa mère. »

« C’était étonnant de se sentir visitée. Ce tourisme dura longtemps. »

« Je redécouvrai le plus grand luxe de cette planète : une chambre à soi. Un lieu où l’on jouit d’une paix royale. Flaubert avait besoin d’un gueuloir ; moi, je ne pouvais vivre sans un rêvoir – une pièce où il n’y avait rien ni personne, aucun obstacle ou vagabondage infini de l’esprit, où l’unique décor était la fenêtre – quand une chambre a une fenêtre, c’est qu’on a sa part de ciel. Pourquoi vouloir autre chose ? »

« Je donne 14 sur 20 quand on me restitue le cours par cœur et 18 sur 20 quand on a une opinion originale. »

« Deux semaines sans elle : Byzance ! »

« Les êtres sans finesse adorent les hortensias ! Moi, vois-tu, j’en ai horreur. Je ne supporte que ce qui est fin, car je suis d’une finesse extrême. C’est un problème : je suis allergique à ce qui n’est pas fin. Pour les fleurs, je ne supporte que les orchidées et les désespoirs-du-peintre – où avais-je la tête, tu n’as certainement jamais entendu parler des désespoirs du peintre… »

« Ceuw qui croient que lire est une fuite dont à l’opposé de la vérité : lire, c’est être mis en présence du réel dans son état le plus pénible : ne pouvoir prétendre le mal à bras-le-corps. On se trompe quand on croit lire au hasard : ce fut à ce moment là que je commençai à lire Bernanos, l’auteur dont j’avais exactement besoin. »

« les anniversaires estivaux ne sont jamais fêtés »

Antéchrista – Amélie Nothomb

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