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jeudi 31 janvier 2013

Les plus belles premières rencontres de la littérature - Gallimard

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« La voix devint de plus en plus étouffée : un mouvement tumultueux fit retentir les boiseries. La victime résistait autant qu’une femme peut résister à quatre hommes. »



« C’était une charmante femme de vingt-cinq à vingt-six ans, brune avec des yeux bleus, ayant un nez légèrement retroussé, des dents admirables, un teint marbré de rose et d’opale. Là cependant s’arrêtaient les signes qui pouvaient la faire confondre avec une grande dame. Les mains étaient blanches, mais sans finesse : les pieds n’annonçaient pas la femme de qualité. Heureusement d’Artagnan n’en était pas encore à se préoccuper de ces détails. »



Les Trois Mousquetaires – Alexandre Dumas



« Elle tremblait si peu que les trois flammes de son chandelier étaient raides comme des pointes de fourche. »



« Angelo pénétra dans un beau salon. Il vit tout de suite son propre reflet dans une grande glace. Il avait une barbe de huit jours et de longues rayures de sueur noirâtre sur tout le visage. Sa chemise en lambeaux sur ses bras nus et sa poitrine couverte de poils noirs, ses culottes poussiéreuses et où restaient les traces de plâtre de son passage à travers la lucarne, ses bas déchirés d’où dépassaient des arpions assez sauvages composaient un personnage fort regrettable. Il n’avait plus pour lui que ses yeux qui donnaient toujours cependant des feux aimables. »



« -Je m’excuse, dit Angelo d’une voix étranglée.

-Les temps ne sont plus aux excuses, dit-elle.

Que faites-vous debout ? Si vous voulez vraiment me rassurer, comportez-vous de façon rassurante. Assoyez-vous. »

Docilement, Angelo posa la pointe de ses fesses au bord d’un fauteuil mirobolant. »



« J’ai fouillé de fond en comble la maison où le choléra sec avait étendu entre deux portes cette femme aux beaux cheveux d’or. Celle-ci est plus brune que la nuit mais le choléra sec est terriblement foudroyant et l’on a même pas le temps d’appeler. »



Le Hussard sur le toit – Jean Giono



« Le Père Finnegan, à la belle chevelure argentée, monta en chaire et engloba du regard les quelques affligés assemblés aux premiers rangs. »



« -Un saint triste… il y a incompatibilité entre ces deux termes, ne trouvez-vous pas ?

-Mon Dieu… oui, fit Harold, qui se sentait sur des charbons ardents. »



« Quand elle souriait, ses fines pattes d’oie faisaient paraître ses yeux plus étincelants et plus bleus encore. »



« Appuyant sur le champignon, elle démarra à faire gémir les pneus qui déjà sentaient le caoutchouc brûlé, dévala la rue et disparut au prochain tournant. Mais on percevait encore dans le lointain ses bruyants changements de vitesse.

Harold resta cloué sur place, interdit lui aussi.

Le Père Finnegan qui, posté sur le porche de l’église, avait assisté à ce départ foudroyant, dit à la cantonade :

-Cette dame vient tout simplement de s’approprier ma voiture. »



Harold et Maude – Colin Higgins



« GUIDO : Oh regarde ! La vache noire donne du café. La blanche donne du lait, la noire du café. »



« Dans le pigeonnier, une jeune femme a été piquée par une guêpe, précisément au-dessus de la tête de Guido. Elle perd l’équilibre et tombe dans les bras de Guido, tandis que les pigeons s’envolent en faisant un bruit assourdissant. Tous deux roulent au sol, à même la paille. Elle se retrouve sur lui, elle porte un petit masque en voilage sur son visage. »



« GUIDO : Mais où sommes-nous donc ? Mais c’est un endroit magnifique : les pigeons volent, les femmes vous tombent du ciel ! Je m’établis ici ! »



La vie est belle – Roberto Benigni et Vincenzo Cerami



« Mais tandis que chacune de ces liaisons, ou chacun de ces flirts, avait été la réalisation plus ou moins complète d’un rêve né de la vue d’un visage ou d’un corps que Swann avait, spontanément, sans s’y efforcer, trouvés charmants, en revanche quand un jour au théâtre il fut présenté à Odette de Crécy par un de ses amis d’autrefois, qui lui avait parlé d’elle comme d’une femme ravissante avec qui il pourrait peut-être arriver à quelque chose, mais en la lui donnant pour plus difficile qu’elle n’était en réalité afin de paraître lui-même avoir fait quelque chose de plus aimable en la lui faisant connaître, elle était apparue à Swann non pas certes sans beauté, mais d’un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique, de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun, et qui sont l’opposé du type que nos sens réclament. Pour lui plaire elle avait un profil trop accusé, la peau trop fragile, les pommettes trop saillantes, les traits trop tirés. Ses yeux étaient beaux mais si grands qu’ils fléchissaient sous leur propre masse, fatiguaient le reste de son visage et lui donnaient toujours l’air d’avoir mauvaise mine ou d’être de mauvaise humeur. »



« Autrefois on rêvait de posséder le cœur de la femme dont on était amoureux; plus tard sentir qu’on possède le cœur d’une femme peut suffire à vous en rendre amoureux. Ainsi, à l’âge où il semblerait, comme on cherche surtout dans l’amour un plaisir subjectif, que la part du goût pour la beauté d’une femme devait y être la plus grande, l’amour peut naître—l’amour le plus physique—sans qu’il y ait eu, à sa base, un désir préalable. A cette époque de la vie, on a déjà été atteint plusieurs fois par l’amour; il n’évolue plus seul suivant ses propres lois inconnues et fatales, devant notre cœur étonné et passif. Nous venons à son aide, nous le faussons par la mémoire, par la suggestion. En reconnaissant un de ses symptômes, nous nous rappelons, nous faisons renaître les autres. Comme nous possédons sa chanson, gravée en nous tout entière, nous n’avons pas besoin qu’une femme nous en dise le début—rempli par l’admiration qu’inspire la beauté—, pour en trouver la suite. Et si elle commence au milieu,—là où les cœurs se rapprochent, où l’on parle de n’exister plus que l’un pour l’autre—, nous avons assez l’habitude de cette musique pour rejoindre tout de suite notre partenaire au passage où elle nous attend. »



Un amour de Swann – Marcel Proust



« La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l'avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation. Il se demanda même pourquoi. C'était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois… Qu'elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n'y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l'irritait.

Il y avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui l'avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé. Un vers qu'il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable, mais qui l'avait obsédé, qui l'obsédait encore :

Je demeurai longtemps errant dans Césarée… »



« Césarée, c'est du côté d'Antioche, de Beyrouth. Territoire sous mandat. Assez moricaude, même, des bracelets en veux-tu en voilà, et des tas de chichis, de voiles. Césarée… un beau nom pour une ville. Ou pour une femme. Un beau nom en tout cas. Césarée… »



Aurélien – Aragon



« de nouveau ce fut le sourire noir où luisaient deux canines. »



« En ce soir du Ritz, soir de destin, elle m’est apparue, noble parmi les ignobles apparue, redoutable de beauté, elle et moi et nul autre en la cohue des réussisseurs et des avides d’importances, mes pareils d’autrefois, nous deux seuls exilés, elle seule comme moi, et comme moi triste et méprisante et ne parlant à personne, seule amie d’elle-même, et au premier battement de ses paupières je l’ai connue. C’était elle, l’inattendue et l’attendue, aussitôt élue en ce soir de destin, élue au premier battement de ses longs cils recourbés. Elle, Boukhara divine, heureuse Samarcande, broderie aux dessins délicats. Elle c’est vous. »



« O l’élancée, ô ses longs cils recourbés dans la glace, et mon âme s’est accroché à ses longs cils recourbés. Un battement de paupières, le temps d’un baiser sur une glace, et c’était elle, elle à jamais. Dites-moi fou mais croyez-moi. »



« Hantise d’elle, jour après jour, depuis le soir de destin. O elle, tous les charmes, ô l’élancée et merveilleuse de visage, ô ses yeux de brume piqués d’or, ses yeux trop écartés, ô ses commissures pensantes et sa lèvre lourde de pitié et d’intelligence, ô elle que j’aime. O son sourire d’arriérée lorsque, dissimulé derrière les rideaux de sa chambre, je la regardais et la connaissais en ses folies, alpiniste de l’Himalaya en béret écossais à plume de coq, reine des bêtes d’un carton sorties, comme moi de ses ridicules jouissant, ô ma géniale et ma sœur, à moi seul destinée et pour moi conçue, et bénie soit ta mère, ô ta beauté me confond, ô tendre folie et effrayante joie lorsque tu me regardes, ivre quand tu me regardes, ô nuit, ô amour de moi en moi sans cesse enclose et sans cesse de moi sortie et contemplée et de nouveau pliée et en mon cœur enfermée et gardée, ô elle dans mes sommeils, tendre complice dans mes sommeils, ô elle dont j’écris el nom avec mon doigt sur de l’air ou, dans mes solitudes, sur une feuille, et alors je retourne le nom mais j’en garde les lettres et je les mêle, et j’en fais des noms tahitiens, nom de tous ses charmes, Rianea, Eniraa, Raneia, Aneira, Neiraa, Niaera, Ireana, Enaira, tous les noms de mon amour.

O elle dont je dis le nom sacré dans mes marches solitaires et ms rondes autour de la maison où elle dort, et je veille sur son sommeil, et elle ne le sait pas, et je dis son nom aux arbres confidents, et je leur dis, fou des longs cils recourbés, que j’aime et j’aime celle que j’aime, et qui m’aimera car je l’aime comme nul autre ne saura, et pourquoi ne m’aimerait-elle pas, celle qui peut d’amour aimer un crapaud, et elle m’aimera, m’aimera, m’aimera, la non-pareille m’aimera, et chaque soir j’attendrai l’heure de la revoir et je me ferai beau pour lui plaire, et je me raserai de si près pour lui plaire, et je me baignerai, me baignerai longtemps pour que le temps passe plus vite, et tout le temps penser à elle, et bientôt ce sera l’heure, ô merveille, ô chants dans l’auto qui vers elle me ménera, vers elle qui m’attendra, vers les longs cils étoilés, ô son regard tout à l’heure lorsque j’arriverai, elle sur le seuil m’attendant, élancée et de blanc vêtue, prête et belle pour moi, prête et craignant d’abîmer sa beauté si je tarde, et allant voir sa beauté dans la glace, voir si sa beauté est toujours là et parfaite, et puis revenant sur le seuil et m’attendant en amour, émouvante sur le seuil et sous les roses, ô tendre nuit, ô jeunesse revenue, ô merveille lorsque je serai devant elle, ô son regard, ô notre amour, et elle s’inclinera sur ma main, paysanne devenue, ô merveille de son baiser sur ma main, et elle relèvera la tête et nos regards s’aimeront et nous sourirons et nous sourirons de tant nous aimer, toi et moi, et gloire à Dieu. »



Belle du Seigneur – Albert Cohen



« Sa main était moite. Je déteste serrer la main des gens qui transpirent, même pour dire bonjour en vitesse, je déteste. Mais pas la sienne. J’ai dit qu’elle l’essuyait sur sa robe. N’importe qui d’autre, en faisant ça, m’aurait dégoûté. Mais pas elle. Sa main humide était celle d’un bébé qui a chaud, elle me rapprochait de quelque chose que j’ai toujours aimé, je ne sais pas quoi, quelque chose qui est dans les bébés et les enfants, et qui vous fait penser à vous, à votre père et à son piano mécanique pourri, qui vous rappelle au milieu d’une danse que vous et vos frères, vous n’êtes pas allés sous les fenêtres du Crédit Municipal pour leur jouer Roses de Picardie – oui, je sais ce que je veux dire : quelque chose qui n’a rien à voir avec ce qui est bien ou ce qui est mal, mais qui peut aussi sûrement vous conduire où j’en suis que faire pleurer une bonne fois un Verdier à grosses larmes et l’empêcher d’être un pauvre type. »



L’été meutrier – Sébastien Japrisot



« Agile et noble, avec sa jambe de statue.

Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. »



Les Fleurs du Mal – Charles Baudelaire



« Je marchais toujours derrière Mrs. Haze quand, au-delà de la salle à manger, jaillit soudain une explosion de verdure - "la piazza!" chanta mon guide, et subitement, au dépourvu, une longue vague bleue roula sous mon c?ur et là, à demi nue sur une natte inondée de soleil, s'agenouillant et pivotant sur ses jarrets, je vis mon amour de la Riviera qui m'observait par-dessus ses lunettes noires. C'était la même enfant - les mêmes épaules graciles aux reflets de miel, le même dos souple et soyeux et nu, la même chevelure châtaine. Le foulard noir à pois qui ceignait son torse cachait à mes yeux de simien sénescent, mais non point aux regards d'une mémoire toujours vivace, les seins juvéniles que j'avais caressés un jour immortel. Et, telle la nourrice d'une petite princesse de conte de fées (disparue, enlevée et découverte enfin, dans des haillons de bohémienne à travers lesquels sa nudité sourit au roi et à ses lévriers), je reconnus sur son flanc le signe bistre d'un minuscule grain de beauté. Hagard et extasié (le roi pleurant de bonheur, les trompes sonnant en fanfare, la nourrice ivre morte), je revis l'adorable courbe rétractile de son abdomen, où s'étaient jadis recueillies mes lèvres descendantes, et ces hanches enfantines où j'avais embrassé l'empreinte crénelée laissée par l'élastique de son short - dans la fièvre de cette ultime et impérissable journée, derrière les Roches Roses. Les vingt-quatre années que j'avais vécues depuis se fondirent jusqu'à n'être plus qu'une flammèche imperceptible, qui palpita un instant et s'éteignit. »


« Ce que je veux souligner, c’est que ma découverte de cette fille était la conséquence fatale de cette « principauté au bord de la mer » dans mon passé tourmenté. Tout ce qui s’était passé entre les deux évènements n’avait été qu’une série de tâtonnements et de bourdes, des rudiments de joies factices. »


Lolita – Vladimir Nabokov


« Et, dans une des vitrines, il y a le programme d’une pièce jouée dans le théâtre de l’hôtel (?) le 20 novembre 1896 : Le Petit Ministre, par J.-M. Barrie, avec dans le rôle principal une actrice du nom d’Elise McKenna. A côté du programme, il y a son protrait ; elle a le visage le plus extraordinairement beau que j’aie vu de ma vie.

Je suis tombé amoureux d’elle.

C’est tout à fait moi, ça. Trente-six ans, de passades en feux de paille, une vie semée de liaisons imitant l’amour. Mais rien de vrai, rien de solide. Et voilà qu’ayant attendu d’être atteint d’une maladie incurable, je me mets en devoir de tomber enfin amoureux d’une femme qui est morte depuis une bonne vingtaine d’années.

Qui dit mieux ? »


« Mais… ô mon âme, j’ai comme le sentiment d’être la victime d’une mauvaise plaisanterie teintée de sadisme. Je n’ai nullement le désir de m’apitoyer sur mon sort, mais, grands Dieux ! – jouer à pile ou face, rouler pendant presque deux cents kilomètres jusqu’à une ville où je n’ai jamais mis les pieds, prendre une autoroute sur un coup de tête, traverser un pont pour trouver un hôtel dont j’ignorais l’existence, y trouver la photo d’une femme décédée depuis longtemps et, pour la première fois de ma vie, avoir un coup de foudre ? Qu’est ce que Mary dit tout le temps ? C’est plus que le cœur ne peut en supporter ? Exactement mon sentiment. »


Le jeune homme, la mort et le temps – Richard Matheson


« Elle, elle est restée celle du livre, petite, maigre, hardie, difficile à attraper le sens, difficile à dire qui c’est, moins belle qu’il n’en paraît, pauvre, fille de pauvres, ancêtres pauvres, fermiers, cordonniers, première en français, tout le temps partout et détestant la France, inconsolable du pays natal et d’enfance, crachant la viande rouge des steaks occidentaux, amoureuse des hommes faibles, sexuelle comme pas rencontré encore. Folle de lire, de voir, insolente, libre. »


L’Amant de la Chine du Nord – Marguerite Duras


« Tout avait toujours la même propreté miteuse et exhalait toujours la même odeur de produits de nettoyage, mêlée parfois à une odeur de choux ou de haricots, de friture ou de lessive. Des autres occupants de l’immeuble, je ne connus autre chose que ces odeurs, que les paillassons devant les portes et que les noms sous les boutons de sonnette. Je ne me rappelle pas avoir jamais rencontré un autre locataire dans l’escalier. »


« Ses bras nus étaient pâles. Ses gestes, pour soulever le fer à repasser, le diriger, le reposer, puis pour plier les pièces de linge et les poser, étaient lents et réfléchis, comme était lente et réfléchie sa façon de se mouvoir, de se pencher, de se redresser. Sur son visage d’alors sont venus se poser, dans ma mémoire, ses visages ultérieurs. Quand je veux l’évoquer devant mes yeux telle qu’elle était alors, elle apparaît sans visage. Il faut que je le reconstitue. Front haut, pommettes hautes, yeux bleu clair, lèvres pleines aux courbes régulières sans rupture, menton fort. Un beau visage dessiné à grands traits, rude et féminin. Je sais que je le trouvais beau. Mais je ne vois pas sa beauté devant moi. »


Le liseur – Bernard Schlink


« Tou à coup,

sans bouger le moins du monde,

cette jeune fille

ouvrit les yeux.

Hervé Joncour ne s’arrêta pas de parler mais baissa instinctivement les yeux vers elle, et ce qu’il vit, sans s’arrêter de parler, c’était que ces yeux-là navaient pas une forme orientale, et qu’ils étiaent avec une intensité déconcertante, pointés sur lui. »


Soie – Alessandro Baricco
 

« sa piqûre irritait ma chair à tel point que j’en pâlissais, et d’autre part je sentais son onction bienfaisante. »


Le Roman de la Rose – Guillaume de Lorris



« JULIETTE : Il y a de la religion dans vos baisers. »


Roméo et Juliette – William Shakespeare


« Mon mal vient de plus loin. A pein au fils d’Egée »


Phèdre – Jean Racine


« Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites. »


« Leurs yeux se rencontrèrent. »


L’Education sentimentale – Gustave Flaubert


« Ses dents étaient blanches dans son visage brun, et sa peau et ses yeux étaient du même brun doré. Elle avait les pommettes hautes, les yeux gais, et une bouche droite aux lèvres charnues. Ses cheveux avaient la couleur d’or bruni d’un champ de blé brûlé par le soleil, mais ils étaient coupés si court qu’ils faisaient penser au pelage d’un castor. Elle sourit en regardant Robert Jordan, leva sa main brune et se la passa sur la tête, aplatissant ses cheveux qui se redressaient ensuite à mesure. Elle a un beau visage, pensa Robert Jordan. Elle serait très belle si on ne l’avait pas tondue. »


« Le lapin au vin rouge était garni d’oignons, de poivrons et de pois chiches. Il était bien préparé, la chair se détachait d’elle-même des os, et la sauce était délicieuse. »


« Robert Jordan épongea devant lui la dernière goutte de sauce avec un bout de pain, empila les os de lapin sur le côté, épongea la sauce qui restait à l’endroit où ces os se trouvaient tout d’abord, puis il essuya sa fourchette avec du pain, essuya son couteau, le replia et avala le pain. Il se pencha pour remplir sa tasse de vin. La jeune fille le regardait toujours. »


Pour qui sonne le glas – Ernest Hemingway


« Les Américains ont du mal à regarder une Noire en face, surtout si elle est belle, vous n’avez pas remarqué cela ? »


« Puis, elle ôte son manteau, pose le sac sur une table et fait des gestes rapides et brusques comme pour se débarrasser d’un nuage qui flotterait autour d’elle. »


« Nous nous regardons. Elle respire plus serré, comme moi. Je vois dans ses yeux cette lueur un peu folle, cet éclat doré qui se dilate dans la prunelle marron et qui m’avait frappé dès qu’elle était apparue dans l’entrebâillement de la porte de la chambre à coucher. Elle entrouvre ses lèvres en un sourire qui n’a plus rien de commun avec tous ceux qui précédèrent, un peu triste et fané, comme si elle avait déjà vécu tout cela. »


L’étudiant étranger – Philippe Labro



« Elle était accoudée à la traverse de la fenêtre… »


L’Abyssin – Jean-Christophe Rufin


« C’est contre le crime d’amour que se font tous les crimes. Facile à vérifier, et pourtant personne ne le dit.


Passion fixe – Philippe Sollers




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