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jeudi 3 janvier 2013

Anthologie de la poésie turque (XIIIe-XXé s.) – Nimet Arzik

« ELIF
Une fine neige tombe et répand
Ton nom en fine poussière, Elif.
Ce pauvre cœur s’est affolé,
Et va partout chantant Elif !

La robe d’Elif est brodée d’or,
Ses yeux reflètent le firmament.
Et toutes les fleurs, sur les plateaux,
Prennent leur parfum au teint d’Elif.

Elif fronce ses beaux sourcils
Et sa fossette me fend le cœur.
Dans ses mains blanches la plume grince
Et trace en noir Elif Elif…

Sous la tonnelle, près de sa porte,
Elif tient une coupe à la main,
Les canards dans les marécages,
Poussent leurs cris rauques : Elif Elif.

Karacaoglan, mon cœur ne goûte
Ni ton langage ni tes paroles,
Trop prestement tu entrebâilles
Les gorges en murmurant : Elif !
-Karacaoglan »

« O BRISE
Je languis après elle et après le pays. 
-Karacaoglan »

« MA SEULE AMIE FIDELE
Avec le râteau, j’ai déchiré sa chair,
De mes griffes acérées lacéré sa surface,
Elle, elle m’a tendu des gerbes de roses,
Ma seule  amie fidèle, c’est elle, la terre nue. 
-Veysel »

« Le turc pur se prêtait mal ou peu aux moules arabes : question d’assonance, de syllabes, etc… Certains mots ne pouvaient s’adapter à ces moules même en trichant beaucoup, par exemple le mot « seviyorum », qui veut dire « j’aime »… »

« l’empire Osmanli avait été indifférent à cette secousse titanesque : la Révolution française. »

« Il y eut, sous cette poussée, ce qu’on appela la Réforme de 1839. Cette Réforme est considérée dans l’histoire turque comme un effort – jusqu’à quel point fructueux on ne saurait le dire – pour se rapprocher de l’Occident. Ce fut une réforme culturelle, judiciaire, politique et économique. »

« La poésie turque d’après la Réforme fut une poésie contre l’Etat. »

« POEME
Astre n’est-il astre, même chu sur la fange ? 
-Fuzulî »

« O CYPRES…
Meurs donc cœur, d’ailleurs ne te portais-je pas
Pour t’immoler un jour pour le creux d’une fossette ? 
-Fuzulî »

« DESESPOIR
Sur ton visage livide, ces larmes de sang ?... Poète, mais
C’est la vie t’inondant de ses superbes teintes ! 
-Fuzulî »

« A SOLIMAN LE MAGNIFIQUE
Son corps gît blême et sa lèvre est livide,
Comme la rose qu’on vient d’arracher au rosier.
Et le destin honteux se voile d’un nuage,
A cette vision, l’eau perle à son front troublé… 
- Bâki »

« A SOLIMAN LE MAGNIFIQUE
Que ma plume inspirée par ce deuil force
Le monde à déchirer sa robe de victime.
-Bâki »

« Il est une époque de l’empire Osmanli qui ne ressemble à aucune autre page de son histoire : l’Ere des Tulipes, au XVIIIe siècle… »

« HYMNE A LA VILLE D’ISTANBUL
Une seule de tes pierres vaut tout un empire,
Istanbul… O toi sans pareil et sans prix.
-Nedim »

« HYMNE A LA VILLE D’ISTANBUL
Ton peuple m’a-t-on conté, est aussi noble que fier,
Tes belles, m’a-t-on conté, seraient volages un brin… 
-Nedim »

« VERSE
‘Je ne suis pas encore mûre pour l’amour’, zézaies-tu,
Frêle arbuste, sois, ô toi, de mon âme le gazon. 
-Nedim »

« CHANT D’AMOUR
L’appel de ta fossette, ma foi, est assez clair,
La verve nous fait défaut, mais non pas la raison.
-Nedim »

« CHANT D’AMOUR
Cruelle, cette taille flexible, peut faire revivre les morts,
Cruelle, oublies-tu que nous avons un cœur ?
-Nedim »

« CHANT D’AMOUR
Lèvre-pétale, comme surcre je vous veux grignoter,
Bouche-fleur, je veux humer ton nectar. 
-Nedim »

« POEME
La jarre de l’amour en mon cœur vulnérable,
S’est brisé… Les éclats jonchent un sol caillouteux. 
-Gallip »

« POEMES DIDACTIQUES
Oublié à jamais le sens du devoir,
Morte l’antique vigueur de l’Islam,
Le sens de l’honneur, la bonne volonté
Noyés dans un fanatisme insondable,
Tandis que le courage dort dans sa fosse,
Auprès de ces hardis compagnons d’autrefois !
En un mot c’en est fait de toutes les vertus.
Et le sort de celui qui sert son pays,
Est funeste, ce peuple par la folie étant mené !...
-Ziya Pacha »

« ISTANBUL SOUS LA BRUME
O Byzance abjecte, ô charmeuse insensée,
O toi vierge encore après mille épousailles,
Restée si éclatante jusqu’à ce jour et qu’on
Ne peut contempler qu’envoûté, qu’ébloui !
-Tevfik Fikret »

« POUR TOI
Tes yeux  à mes nuits apportent la blondeur.

Je reviens au feu de ma vingtième année
Quand ta main se promène légère sur mes cheveux,
Je les hume, senteur qui monte de la rose,
Et tes paumes me versent la tiédeur de l’été.
-Djenab Chehabettin »

« A LA MANIERE DE…
Pour fêter nos amours à peine écloses,
De mes baisers j’ai ganté ton pied menu,
-Yahya Kemal »

« PROLOGUE
Qui s’en est abreuvé lentement se consume,
Et c’est depuis lors que chaque goutte d’amour
Est pleine de soupirs.
-Ahmed Hachim »

« Le vers syllabique n’eut qu’une brève existence dans la poésie turque. Ce fut une sorte de transition entre le vers métrique et le vers libre.
Ce fut aussi une réaction contre les influences étrangères traditionnelles. Les poètes qui usèrent du vers syllabique contribuèrent grandement à épurer la langue des locutions arabes et persanes. »

« SPLEEN
La nature entière aspirait la couleur
Des lèvres pâlissantes du jour qui se mourait,
J’ai cru que la nature de rose s’inondait,
Tant le clair de lune semblait couleur de rose.
-Riza Tevfik »

« VIENS PLUS PRES
Viens, pose sur mon cœur ton front si pur,
Contemple avec moi la lune nostalgique,
-Riza Tevfik »

« Jusqu’à la Première Guerre mondiale, pour diverses raisons, nos poètes ont négligé leur propre langue. Leur poésie a oscillé entre les influences venues du Levant et celles du Couchant : influences perses et arabes tout d’abord, puis, après 1839, influence de la France. »

« LE GEANT AUX YEUX BLEUS
Il était une fois un géant aux yeux bleus,
Qui aimait une femme menue… 
-Nazim Hikmet Ran »

« LE PAIN D’ETOILES
Le pain est là sur mes genoux,
Et les étoiles très loin de moi,
J’y mords en contemplant les astres.
Et gorgé de rêve,
Incroyablement,
Je mange les étoiles. 
-Oktay Rifat »

Anthologie de la poésie turque (XIIIe-XXé s.) – Nimet Arzik

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