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mardi 31 décembre 2013

Le goût de la Turquie - Jean-Claude Perrier


« Depuis l’Antiquité, ce qui s’appellait d’abord l’Asie Mineure, devenu Empire romain d’Orient, puis Empire byzantin, puis l’Empire ottoman, est en effet le produit du choc de deux mondes, l’Occident et l’Orient. »

« En 1923, Atatürk institua une République turque musclée, qui voulait faire entrer le pays rapidement et au forceps dans l’ère de la modernité à l’occidentale, quitte à supprimer nombres de traditions ancestrales. D’où des tensions, des conflits ethniques et religieux, qui empoisonnent encore la vie politique turque et fragilisent le pays, toujours tiraillé entre l’Occident et l’Orient, l’Europe et l’Asie. Sans compter ses rapports privilégiés avec les Etat-Unis. Depuis des lustres, la Turquie, du moins ses élites éclairées, aspire à intégrer la communauté européenne. C’est sa seule chance d’échapper à l’attraction de l’islamisme, et c’est aussi la nôtre de nous agréger un pays puissant, dynamique, moderne, et stratégiquement indispensable à l’équilibre de la région. »

« On rappellera ainsi que Sinan, qui fut au XVIe siècle l’immense architecte de Soliman le Magnifique pour lequel il bâtit les mosquées les plus inspirées, était né à Kayseri, en Anatolie, dans une famille d’origine grecque chrétienne. Les fonctions éminentes qu’il occupa prouvent à l’envi l’intelligence de Soliman, son mépris des différences ethniques ou religieuses, balayées au profit de l’intérêt général. En ces temps actuels de crispation généralisée, de peur de l’autre et d’hystérie sécuritaire, quel bel exemple, quel symbole fort à méditer : le melting pot plutôt que la guerre des mondes. »

Introduction – Jean-Claude Perrier

« Plus large que les autres rues de Smyrne, la rue des Roses côtoie la mer dont elle suit la courbe et conduit hors de la ville à une langue de terre qui s’avance dans le golfe et forme une promenade nommée à bon droit la Bella-Vista. A l’entrée de la nuit, cette rue, dorée par les dernières lueurs du couchant, offre un spectacle qui peut-être n’a pas son pareil au monde. Des deux côtés de cette voie, où se pressent des officiers de toutes les marines, des voyageurs de tous les pays, des dandies qui posent, des cavaliers qui caracolent, sont assises par centaines, auprès des portes entrouvertes, les plus belles femmes de l’Orient. »

Une année dans le Levant – Alexis de Valon

« Jamais de ma vie je n’ai vu tant de si somptueuses chevelures. J’ai compté jusqu’à cent dix de ces tresses sur une seule dame, et toutes vraies. Il faut reconnaître que la beauté est ici plus répandue que chez nous. Il est surprenant de croiser une jeune femme sans attrait. Elles ont naturellement un teint parfait et en général de grands yeux noirs. »

L’Islam au cœur, 1717-1718, Correspondance – Lady Mary W. Montagu

« L’homme installa trois petits grils individuels et compléta le menu avec un saladier de yaourt, un yaourt spécial nacré, riche et parfumé. Chassignet avoua qu’il n’avait jamais rien goûté de tel.
-Bien sûr ! Ca n’existe qu’en Turquie et uniquement à la campagne. C’est fait avec du lait entier de bufflonnes. Nous appelons ça « la crème des vaches heureuses ».
-Et pouquoi sont-elles heureuses, vos vaches ?
-Parce qu’elles sont nourries à l’opium.
-Quelle blague !
-Pas du tout. Dans certains coins les paysans cultivent le pavot, surtout dans la région d’Afyon. Il ne consomment pas de drogue, mais utilisent les graines pour le pain, et les jeunes feuilles pour la salade. Tout le reste est donnée aux vaches comme fourrage.
-Je ne suis guère amateur de jus de vache, dit Rico, mais là, bravo les narco-ruminants ! »

Pera Palas – Gérard Oberlé

« Il y a des gens qui connaissent les diverses variétés de poissons
moi celles des séparations.
Il y a des gens qui peuvent citer par cœur le nom des étoiles,
moi ceux des nostalgies.
J'ai été locataire et des prisons et grands hôtels,
J'ai connu la faim et aussi la grève de la faim et il n'est pas de mets dont j'ignore le goût.
Quand j'ai atteint trente ans on a voulu me pendre,
à ma quarante huitième année on a voulu me donner le Prix mondial de la Paix
et on me l'a donné.
Au cours de ma trente-sixième année, j'ai parcouru en six mois quatre mètres carrés de béton.
Dans ma cinquante-neuvième année j'ai volé de Prague à La Havane en dix-huit heures. »

Autobiographie – Nazim Hikmet

Le goût de la Turquie – Jean-Claude Perrier

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