Readings

Syringa's bookshelf: read

Le livre du voyage
Prom Nights from Hell
The Collapse of Western Civilization: A View from the Future
Le Jeûne
Le petit guide de la cure de raisin
Le Libraire De Selinonte
Benedict Cumberbatch: The Biography
Exploration Fawcett: Journey to the Lost City of Z
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
Le tour du monde en 80 jours
Professeur Cherche élève Ayant Désir De Sauver Le Monde
Elif Gibi Sevmek
Hikâyem Paramparça
The Enchantress of Florence
Anglais BTS 1re & 2e années Active Business Culture
Réussir le commentaire grammatical de textes
Epreuve de traduction en anglais
Le commentaire littéraire anglais - Close Reading
Réussir l'épreuve de leçon au CAPES d'anglais - Sujets corrigés et commentés
Le pouvoir politique et sa représentation - Royaume-Uni, Etats-Unis


Syringa Smyrna's favorite books »

vendredi 25 octobre 2013

Les chiens de garde - Paul Nizan


« Les jeunes gens qui débutent dans la philosophie, les amateurs qui se tournent vers la philosophie seront-ils longtemps encore satisfaits de travailler dans la nuit, sans pouvoir répondre à aucune interrogation sur le sens et la portée de la recherche où ils s’engagent ? »

« je croyais docilement que l’ouvrier dans la rue, le paysan dans sa ferme me devaient de la reconnaissance puisque je me consacrais d’une manière noble, pure et désintéressée à la spécialité du spirituel au profit de l’homme en général, qui comprend, parmi ses espèces, des ouvriers et des fermiers. Mes maîtres faisaient tout pour m’entretenir au sein d’une illusion si agréable pour eux-mêmes. »

« Les hommes n’aiment point être dupés, ils n’ont pas tous une naïveté assez considérable pour croire qu’un agrégé de philosophie est en vertu de sa fonction un terre-neuve ou même une personne respectable. »

« De même, l’exploitation présente des ouvriers, l’anarchie de la terre, la corruption des politiques, la misère sentimentale dont tout le monde est en train de mourir ne sont pas des déviations actuelles d’une destinée béatifique de l’humanité-en-soi. »

« Le malheur est que, dans l’état présent de la pensée, tout le monde se laisse encore duper par des ressemblances de cette sorte : l’apparence systématique, l’architecture et le style communs des diverses constructions de l’intelligence appliquée à la philosophie permettent de prendre les méditations de M. Lalande pour une incarnation de la philosophie au même titre que le spinozisme, incarnation simplement plus pâle, plus modeste, plus anémique, mais rigoureusement comparable, de la même chair et du même sang. »

« ils veulent que tout ce qui se fait dans le monde les serve, les machines et les livres, les discours et les pensées, les Etats et la poésie. C’est ainsi qu’est l’espèce : elle ramène tout à soi. »

« La philosophie présente qui dit et croit qu’elle se déroule au profit de l’homme est-elle dirigée réellement et non plus en discours et croyances en faveur des hommes concrets ? A quoi sert cette philosophie ? Que fait-elle pour les hommes ? Que fait-elle contre eux ? Que peuvent être les relations de la philosophie et des hommes ? C’est seulement en leur nom et de leur part que sera dissipée l’équivoque du mot philosophie. Il ne faut point croire sur parole ses promesses abstraites et la générosité paresseuse qui coule dans ses mots. »

« Ces penseurs disent en somme que la philosophie dans tout le cours de son histoire a consisté à avancer et à retirer des pièces mobiles su un échiquier des idées. »

« Il y a un commerce perpétuel entre le philosophe et le passant : la philosophie d’Epicure garde un ton quotidien même malgré ses appels célestes est encore lié à l’argile de la vie humaine. Ce secret fut longtemps perdu. »

« Nous vivons dans un temps où les philosophes s’abstiennent. »

« Mais les philosophes sont justement des hommes qui font du prosélytisme. »

« La Sorbonne aura toujours du mal à regarder Marx comme un philosophe, mais non Lachelier et Boutroux, prêtre manqués. »

« En politique, indifférent veut dire satisfait. »

« Aucune thèse de doctorat n’a encore exprimé la lutte des classes que la bourgeoisie militante mène, la nécessité de l’esclavage industriel, la haine, la peur et la colère que le prolétariat inspire à la bourgeoisie. »

« Nous n’accepteront pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu’au pouvoir des banquiers. »

« la philosophie fournit-elle au besoin des armes aux politiques. »

« Tout bourgeois se sent élu. »

« L’homme qui travaille ne moralise pas : il fait une morale. »

« Les places fortes que sous la monarchie l’Eglise tenait pour le roi et pour les nobles furent occupées sous la République par l’école et l’université de l’Etat. »

« Voici ce qu’il faut dire du clerc : il est bon à tourner sa logique, il ne sait rien faire de son entendement. »

« La culture de l’intelligence est une arme. La question est de savoir si les bourgeois mettront cette arme dans un coin où elle rouillera, ou bien si elle sera reprise et maniée. Dans les universités, dans les écoles, dans les lycées, des jeunes gens sont en train d’apprendre le maniement académique de cette arme : ne feront-ils point un autre usage de cette connaissance ? A l’heure où la civilisation de leurs pères est exposée au danger final, accepteront-ils de la défendre contre les hommes ? Ou bien trahiront-ils leurs pères ? Ils sont en position de subir les effets de la révolution de la honte, au travers de laquelle s’opère ‘l’entente de ceux qui pensent et de ceux qui souffrent’. »

Les chiens de garde – Paul Nizan

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire