« « Il
m’a foutu un tel cafard que, Vendredi matin, je pars à la recherche de mon
fantasme adolescent, Mlle Grubick, délicieuse prof d’anglais dont la poitrine
tendue m’avait rendu presque bilingue. Elle était passionnée, passionnante, et
toujours à l’affût du moindre gosse un peu paumé, ou noir, ou les deux mélangés…
Mais là, je tombe sur une vieille dame ! Les seins balladuriens, les
cernes giscardiennes et le cul strauss-kahnien. » Je lui dis : « Madame
Grubick, c’est vous… ?! Qu’est-ce qui a bien pu vous arriver ?! »
Elle
me dit : « J’ai enseigné pendant trois ans dans un lycée de banlieue… »
Je
lui dis : « Et alors ? »
Elle
me dit : « Ben, à la fin, ils parlaient pas un mot d’anglais, mais
moi j’parlais arabe ! »
Je
lui dis : « Madame Grubick, vous pouvez pas dire ça ? »
Elle
me dit : « Oh, j’dis c’que j’veux… Avant j’votais à gauche, aujourd’hui
j’suis prête à prendre les armes pour dégommer toutes ces racailles, c’est pas
le Kärcher qu’ils méritent, c’est la Kalachnikov ! »
Je
me suis éloigné en laissant cette vieille dame mâchouiller sa rancune dans la
cour de récré. »
Journal
d’un mythomane – Vol.1 – Nicolas Bedos
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire