« Elle état un peu
maigre ; maintenant, ses épaules, en mûrissant, ont pris la rondeur d’un
fruit soyeux. Jamais elle n’a été plus belle. Quand elle entre dans un salon,
avec ses cheveux d’or et le satin de sa gorge, elle a paraît être un astre à
son lever ; et les femmes de vingt ans la jalousent. »
« Le dernier adieu s’envole
dans l’air. Quand les prêtres ont béni le corps, le monde se retire, et il n’y
a plus, dans ce coin écarté, que les fossoyeurs qui descendent le cercueil. Les
cordes ont un frottement sourd, la bière de chêne craque. M. le comte de
Verteuil est chez lui. »
« C’est la morte qui se
réveille en eux, avec son avarice et ses terreurs d’être volée. Quand l’argent
empoisonne la mort, il ne sort de la mort que de la colère. On se bat sur les
cercueils. »
« C’est ainsi dans le
commerce : on y meurt, sans avoir le temps de se soigner. »
« Oui, le vieux est mort,
sans remuer un membre. Il a soufflé son dernier souffle droit devant lui, une
haleine de plus dans la vaste campagne. Comme les bêtes qui se cachent et se résignent,
il n’a pas dérangé les voisins, il a fait sa petite affaire tout seul, en
regrettant peut-être de donner à ses enfants l’embarras de son corps. »
Comment on meurt – Émile Zola
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