« ‘Aimer’,
par exemple, possède pour tous une seule signification. Lorsque quelqu’un
prononce ce mot, les associations logiques produites par notre esprit sont
toujours les mêmes et il n’y a pas moyen d’en sortir : ‘violent désir
physique et gêne pour l’absence de l’objet (exposant élevé : je dirais
dix) ; possession, mariage, enfants, héritage, sexe en fonction des
nécessités’… »
« rien
ne vit aussi intensément que le temps arrêté »
« Mais
à l’école, je n’étais pas à mon aise ; je n’aimais pas les choses que
j’étais obligé d’écouter, ou, plutôt, cela m’aurait peut-être plu si les
professeurs ne s’étaient pas employés à les rendre si lointaines, comme
appartenant à un autre monde. »
« Ne
plus voir les choses telles qu’elles étaient d’habitude, qu’elles furent justes
ou erronées, aurait provoqué chez tous un sentiment de vide, de
non-appartenance. »
« Il
lisait le temps qu’un mot dure dans le cœur »
« la
beauté est ce vêtement que tu sens cousu sur toi, douillet, chaud,
indestructible, au milieu de tant d’autres auxquels il manque toujours quelque
chose. »
« naufragée,
la pensée devint lettre morte »
« La
maison, ma maison, sera pleine de livres, ces livres, ces couvertures
bleues : une montagne, un océan de livres : dans le salon, dans la
chambre, dans la cuisine, dans la salle de bains, sur le balcon. Quelque soit
l’endroit vers lequel je me tournerai, je ne verrai rien d’autre que des
livres, par paquets, en piles, éparpillés, empilés en équilibre, fermés,
ouverts, de côté, de face, sur la tranche, entassés dans des tiroirs ouverts,
empilés dans l’évier sous le robinet qui goutte, sous le tapis, derrière les
radiateurs, dans le lit, sur le lit, sous le lit, enchevêtrés, ou seuls,
libres, libres entre les tasses à café, dans la cuisine, et jusque dans le
réfrigérateur. »
Le libraire de
Sélinonte – Roberto Vecchioni
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