« Bonjour,
lecteur.
Tu me vois.
Je te vois
aussi.
Tu as un
visage lisse aux yeux humides. »
« Notre
contact s’est aussi établi au niveau de la couverture.
Je sens tes
doigts contre mon dos,
tes pouces
contre mes deux tranches.
Ca me
chatouille un peu d’ailleurs. »
« La
particularité de ce voyage, c’est que tu en es le héros principal.
Tu l’as déjà
été.
Mais c’était
jusque là, comment dire, plus…
Indirect.
On ne te
l’avait jamais signalé mais :
Jonathan
Livingstone du roman de Richard Bach c’était déjà toi.
De même que
le Petit Prince de Saint-Exupéry, l’homme qui voulut être roi de Kipling, pe
prophète de Khalil Gibran, le messie de Dune et Alice au pays des merveilles de
Lewis Carroll. »
« Lis-moi
comme un conte.
C’est ainsi
que je serai le plus caressant à tes pupilles. »
« Parfois
les objets peuvent venir en aide aux être dotés de conscience. »
« Je ne
suis formé que de fines tranches de cellulose provenant des forêts
norvégiennes. Ces mots ne sont que des signes tracés à l’encre de Chine
extraite de quelques pieuvres asiatiques malchanceuses.
Cependant,
la manière dont ils sont agencés pour former des phrases peuvent chanter à tes
oreilles sont capables, non seulement de changer ta perception de cet instant,
mais de te
changer toi et donc
de changer
le monde. »
« Ecoute
la vois du livre. »
« Je
peux être beaucoup si tu le désires.
Quelque
chose que tu pourras consulter sans cesse où que tu sois.
Quelque
chose qui ne te laissera jamais ni seul ni sans sortie de secours.
Un ami de
papier. »
« Le
lieu où tu vas me lire sera un lieu de quiétude.
Il faut que
cet endroit soit rempli de bonnes ondes.
C’est
peut-être ton appartement, un café, une bibliothèque, ton lieu de travail, ton
lieu de vacances.
Ou bien un
wagon de métro, un bus, un train, un avion ou un bateau.
Cet endroit
doit être suffisamment éclairé, suffisamment aéré, suffisamment silencieux pour
que tu l’oublies. »
« Je
crois que vous, les humains, vous êtes tous un peu jaloux les uns des autres,
alors vous ne vous incitez pas mutuellement à monter vos meilleurs côtés »
« Les
nuages, tu ne l’avais jamais remarqué, ont leur langage. »
« Vous,
les humains, dès que vous êtes réunis en un lieu exigu, vous finissez toujours
par vous taper dessus. »
« Lors
d’une réunion des grands livres classiques, il paraît que certains romans ont
évoqué la possibilité que vous ne soyez pas
des animaux sociaux, mais plutôt des animaux solitaires qui se forcent à
être ensemble. »
« Pourtant,
si j’avais pu assister à leurs débats, je leur aurais dit qu’en fait pour moi
les humains sont plutôt en voie de socialisation. »
« Dis-lui
qu’il suffit simplement de le vouloir pour pouvoir décoller.
Comment ça,
pourquoi je ne lui en parle pas moi-même ?
Mais parce
que moi je ne sui qu’un livre.
Je ne peux
agir que sur ceux qui me lisent.
Il ne
viendrait jamais à l’idée de cette fille qu’il est possible de trouver un
réconfort dans un livre. »
« Tous
ceux qui proposent la même chose que moi m’inquiètent, »
« Dis-lui
que les livres ont la puissance que leur accorde leur lecteur et que celle-ci
peut être sans fin. »
« Le
doute et la curiosité sont plus forts que la croyance et l’érudition. »
« Autrefois,
« im-bécille » signifiait « qui n’a pas de béquille ».
Un imbécile
est quelqu’un qui n’a aucun tuteur, aucun bâton, aucune béquille pour le faire
tenir droit.
Il trébuche
mais, au moins, il avance, et il avance seul.
Imbécile :
c’est en fait le plus beau compliment que tu pouvais recevoir. »
« Pour
l’instant, je serai un peu comme un agent immobilier venu te livrer la clef.
Ce qu’il y a
d’extraordinaire dans ce « chez-toi », c’est que tu vas le fabriquer
avec ton imagination et ta capacité de construction.
Il faut tout
d’abord une zone dégagée. »
« Tu es
doté aussi de cinq sens spirituels : émotion, imagination, intuition,
conscience, inspiration. »
« Tu apprends
que les idées sont comme des êtres indépendants. »
« La
présence tiède de tes amis est comme un grand manteau qui te protège. »
« Aime
tes ennemis, c’est le meilleur moyen de leur porter sur les nerfs. »
« Il
faut toujours remercier ses ennemis. Sans eux, tu n’évoluerais pas. »
« Le
Système est trop grand, trop lourd, trop ancien, trop complexe. »
« N’oublie
pas que le mot « maladie » vient de « mal à dire. »
« Elle
concède que quelques sociétés tribales maintiennent un certain cérémonial
autour d’elle. Là-bas, les enfants sont éduqués à l’accepter et à la respecter. »
« A
force de cacher vos dépouilles dans des cercueils hermétiques, les asticots ne
peuvent même plus vous manger.
Vos chairs
mortes ne fertilisent plus le sol et ne retournent plus au cycle de la nature.
Il faut que
les hommes comprennent à quel point ils ont tort de ne pas l’accepter. »
« Tu as
peut-être peur de pas avoir réalisé ce que tu devais faire. »
« Finalement,
ce que te fait peur dans la mort, c’est que quelqu’un d’aussi important que toi
n’existe plus… »
« L’humour
est plus fort que la mort. »
« Il
est gêné par le regard libre que tu portes sur toi-même. »
« Nous
voici sur une plage de sable fin et tiède au bord d’un lac.
Les couleurs
sont pastel.
L’eau est
turquoise avec des reflets lilas.
Tu entends
une musique sur un accord en la.
C’est une
mélodie essentiellement dominée par des instruments à cordes : harpe,
mandoline, guitare, violon léger.
On pense à
Vivaldi. »
« Ils
te disent qu’ils rêvent en permanence.
Ils t’expliquent
que la moitié de leur cerveau dort pendant que l’autre moitié est active.
Si bien qu’au
moment où ils jouent avec toi, ils sont aussi en train de rêver. »
« Pour
les décrypter, il faut savoir que, dans le dessin du chiffre,
les courbes
représentent l’amour,
les traits
horizontaux l’attachement,
les
croisements les choix. »
« Tu
lui demandes qui elle est.
Elle préfère
te dire qui tu es « toi ».
Elle te
parle de toi et tu es étonné qu’elle en sache autant sur tes secrets les plus
intimes. »
« Si l’école
t’a préparé à gérer les difficultés, il aurait aussi fallu qu’elle te prépare à
gérer les succès. »
Le livre du
voyage – Bernard Werber
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